La notion de gouvernance, associée classiquement aux grandes organisations, se révèle une instance de performance pour tous les types de structures – qu’il s’agisse d’une PME ou d’une GE.
Avant d’aller plus loin, posons d’abord clairement la définition de gouvernance en entreprise :
La gouvernance peut être définie comme un ensemble de principes, mécanismes, processus et surtout attitudes qui sont mis à contribution afin de régir l’organisation sur le plan de son efficacité et de son éthique.
Plus concrètement, la gouvernance a pour but de :
- Définir l’orientation stratégique;
- Assurer l’atteinte des objectifs;
- Identifier et maitriser les risques;
- Garantir une utilisation responsable des ressources.
Dirigeants et managers, souvent confrontés aux prises de décision, peuvent rencontrer des difficultés pour faire des choix déterminants pour l’organisation ; par conséquent, ils se sentent généralement très isolés.
Disposer d’une « bonne » gouvernance d’entreprise permet ainsi à l’organisation de bénéficier d’une complémentarité d’expertises et de compétences humaines.
Comment aborder la gouvernance d’entreprise ?
Tout réside dans la capacité à créer un bon équilibre entre les instances d’administration et de direction pour des prises de décisions concertées, éclairées et pertinentes.
Dans les structures les plus établies, les réunions fréquentes d’un comité de direction ou d’une équipe de management favorisent ainsi la consultation d’avis variés et la construction de décisions à plusieurs.
Outre l’apport que cela procure sur la qualité des décisions prises, les échanges au sein d’une telle instance de direction amoindrissent le sentiment de solitude des dirigeants et permettent de le soutenir dans les situations difficiles, comme en période de crise notamment.
Le conseil d’administration est l’un des organes internes principaux de la gouvernance des organisations, c’est à lui que revient la responsabilité de nommer la direction générale.
Il a également pour rôle la définition des axes stratégiques de l’entreprise. Pour s’y appliquer de façon efficace, il est nécessaire qu’il dispose d’une certaine indépendance et qu’il soit d’une taille appropriée :
- Trop restreint : il sera vite débordé par l’ampleur de la tâche qu’il doit accomplir.
- Trop élargi : il court le risque de faire preuve d’immobilisme et que ses membres se sentent moins impliqués dans les affaires de l’entreprise.
Les bénéfices de la gouvernance pour l’organisation des entreprises
Dans un cadre où les acteurs qui priment sont les actionnaires, la gouvernance d’entreprise se définit comme « l’ensemble des moyens mis en œuvre pour s’assurer que les décisions de l’entreprise, ses actifs et les comportements de ses dirigeants et salariés vont bien dans le sens des objectifs de l’entreprise, tels qu’ils ont été définis par les actionnaires » (Cercle des économistes, 2003) à savoir la maximisation de la valeur actionnariale.
Il s’agit là d’une vision très capitalistique de la gouvernance, que l’on proposera de nuancer dans une seconde approche.
Cette gouvernance capitalistique peut inclure une certaine éthique en y intégrant une prise en compte environnementale et/ou sociale, généralement par une démarche RSE.
La notion de gouvernance va donc avoir un impact fort sur l’organisation :
- La gouvernance oblige à penser un nouvel espace de régulation
- La gouvernance oblige à réfléchir à la coordination d’acteurs et d’organisations qui sont à la fois autonomes et interdépendants.
- La notion de gouvernance va devoir tenir compte de la complexité des processus à agencer pour obtenir les résultats attendus.
- Le concept de gouvernance est indissociablement associé à celui de performance. Pour outiller la gouvernance, il est nécessaire de concevoir et de mettre en œuvre de nouveaux instruments d’appréciation de la performance.
La notion de gouvernance partagée en entreprise
Des formes de gouvernance « moins capitalistiques » font leur apparition depuis quelques années.
Ces modèles de fonctionnements apparaissent dans différents types d’organisations, avec un objectif commun qui est de tendre vers une égalité de pouvoir et de décision.
La gouvernance partagée est bien plus qu’une démarche, c’est un processus de transformation des organisations.
Dans tout projet impliquant plusieurs personnes, la gouvernance est un des éléments clés pour se donner les moyens de réussir ce qui nous a réunis. Elle définit les règles relationnelles et organisationnelles qui permettront de répondre aux questions que pose tout projet collectif.
Chaque partie prenante de cette gouvernance travaille sur sa posture personnelle pour dépasser ses conditionnements, accepter de lâcher prise, de laisser advenir, de renoncer à ses idées au profit de celles qui servent davantage le collectif.
La notion de gouvernance concerne aussi les TPE / PME
Mettre en place la gouvernance et les instances de pilotage est également indispensable dans les TPE / PME lorsqu’elles commencent à grandir.
Le dirigeant de ces entreprises a besoin d’être challengé et ne doit pas rester seul face aux choix stratégiques.
Il doit s’entourer de personnes de confiance et apprendre à déléguer un certain nombre de taches et de décisions mais doit également s’assurer de la diversité et de la complémentarité de ces acteurs qui vont l’accompagner dans la gestion de l’entreprise.
C’est en général un changement de posture du chef d’entreprise qui doit s’opérer, souvent difficile à accepter, mais qui, s’il n’a pas lieu, deviendra le premier frein à la réussite et à la croissance de l’organisation. Le chef d’entreprise continuera à vouloir tout contrôler et ne légitimera pas les instances de pilotage mises en place.
Quelle recette pour mettre en place une bonne gouvernance d’entreprise ?
La recette d’une « bonne » gouvernance est bien évidemment dépendante des ingrédients qui la composent, et sera spécifique à votre organisation.
Nous pouvons tout de même mettre en exergue ces cinq points clés :
- La qualité des individus qui composent votre Conseil d’Administration et votre Direction Générale ;
- Le groupe : la diversité des membres, la faculté à interagir, la dynamique et la capacité à faire émerger des décisions adéquates ;
- Le processus de décision, la répartition des responsabilités et des rôles entre les organes doivent être clairement établis et même formalisés ;
- L’accès à une information de qualité pour des prises de décision efficace ;
- La culture d’entreprise qui joue un rôle important dans l’unification des modes d’organisation.
Un dirigeant pouvant s’appuyer sur la gouvernance de son entreprise sera généralement plus apte à faire preuve de résilience organisationnelle en temps de crise. Il pourra compter sur une organisation plus agile et plus robuste face aux aléas d’un monde VUCA par exemple.
Si vous avez besoin d’un accompagnement spécifique en la matière, n’hésitez pas à consulter notre équipe.